Nationale Informationsstelle zum KULTURERBE NIKE

Une dimension importante doit venir compléter l’histoire suisse, déclarait la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider lors du vernissage de l’exposition en cours au Musée national de Zurich : celle de l’héritage colonial. Ce Bulletin saisit l’occasion de l’exposition sur l’implication de la Suisse dans le colonialisme pour mettre en lumière différentes pratiques face à un patrimoine culturel au passé problématique. Il constitue également un prélude aux activités de l’année prochaine qui, 50 ans après l’Année européenne du patrimoine de 1975, aborderont la question du patrimoine culturel des minorités et des groupes marginaux.
L’article introductif de Nina Mekacher part de la conception habituelle des monuments pour se demander ce qui mérite d’être élevé au rang de patrimoine historique et ce qui ne le mérite pas. Il se conclut en laissant entrevoir l’amorce d’une conservation du patrimoine inclusive, participative et ouverte à la société ambiante. 
Christel Meyer-Wilmes raconte en détail la disparition d’une fresque réalisée en 1949 sur le mur d’une école. En raison d’illustrations coloniales stéréotypées, cette fresque, malgré sa valeur historique, était devenue incompatible avec les valeurs actuelles de la société, tant et si bien que l’œuvre a fini par être détachée du mur et transférée au musée.
À Neuchâtel, en revanche, une statue est restée en place malgré les protestations. Matthieu Gillabert nous présente un parcours interactif connecté, qui permet de découvrir les liens qu’entretiennent la statue de bronze et six autres places et bâtiments de la ville avec le monde colonial.
De retour au Musée national de Zurich, nous nous demandons avec Marina Amstad et Raphael Schwere comment raconter l’histoire coloniale au musée et exposer des objets problématiques sans pour autant propager les visions du monde et de l’humanité marquées par le racisme et la discrimination qui leur sont liées. 
Daniel Bernet, Rédacteur du Bulletin NIKE

Dans le sillage du mouvement « Black Lives Matter », des voix s’élèvent, aussi en Suisse, pour réclamer une approche cohérente des implications de notre pays dans le colonialisme et une lutte active contre la culture mémorielle à connotation raciste. Les villes et la Confédération ont élaboré des recommandations relatives à l’attitude à adopter face au « patrimoine culturel dissonant », autrement dit aux monuments et aux témoignages historiques qui rappellent les pages sombres de notre histoire, marquées par la guerre, la destruction, l’oppression ou la persécution. [...]

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Que faire de l’alphabet mural de 1949 réalisé sur un mur de l’école du quartier de Wylergut, à Berne, qui contient des illustrations stéréotypées de l’époque coloniale ? Cette question a déclenché des débats animés ces dernières années. Restauratrices et restaurateurs de monuments sont aujourd’hui tiraillés entre la priorité que la profession donnait jusqu’ici à la protection de la substance matérielle des œuvres et la nécessité de réévaluer le contenu et la portée sociale de ces mêmes œuvres. [..]

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Suite aux controverses qui ont entouré la statue de David de Pury, la Ville de Neuchâtel a lancé plusieurs initiatives, dont un parcours pédagogique visant à éclairer le passé colonial et en partager les connaissances avec le grand public.

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L’exposition « colonialisme – une Suisse impliquée », actuellement au Musée national de Zurich, propose un vaste panorama du rôle de la Suisse dans le colonialisme, un sujet encore peu traité. Elle montre, à l’aide de nombreux exemples, comment des particuliers, des entreprises et des institutions suisses ont participé à des activités coloniales dès le XVIe siècle – de la traite des esclaves à une recherche scientifique qui a été une autre forme d’exploitation des populations et de la nature, en passant par le mercenariat dans des armées européennes. [...]

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