Identité et monuments historiques
Une société s?identifie avec son histoire. Elle considère les constructions témoignant de cette histoire comme des monuments et les protège à ce titre. Seule une petite partie des monuments de Suisse peuvent être qualifiés de lieux de mémoire nationale, au sens défini par l?historien Pierre Nora. En revanche, nombre d?entre eux restent gravés dans notre mémoire, que ce soit comme souvenirs individuels ou collectifs.
L?authenticité est un des aspects de l?identité. Par ailleurs, lorsqu?un individu se reconnaît dans un groupe ou dans une entité abstraite, il y a alors un processus d?identification. Une idée se renforce actuellement au sein des milieux internationaux de la conservation des monuments: celle selon laquelle le plan, la conception et l?histoire d?un monument, autrement dit sa valeur immatérielle, constituent l?essentiel de l?édifice et que sa substance historique matérielle est moins importante et peut, si nécessaire, être remplacée sans porter atteinte à son identité. À l?opposé, les Principes pour la conservation du patrimoine culturel bâti en Suisse insistent au contraire sur le fait qu?il faut conserver un monument dans sa substance matérielle pour pouvoir continuer à le considérer comme un témoignage historique authentique et à l?étudier comme tel.
Si le besoin de mémoire propre à l?être humain est la principale raison d?être des monuments, il n?est pourtant pas nécessaire qu?une construction soit un facteur d?identification pour qu?elle mérite protection: il suffit qu?elle soit un témoignage historique ? qu?elle soit authentique ? pour qu?on doive lui reconnaître une valeur de monument dans sa substance matérielle. Il est cependant important de montrer au grand public qu?une bonne partie du patrimoine bâti contribue à la formation de notre identité collective, afin de le sensibiliser à la valeur de ces monuments.
Image: Pressestelle Bundeshaus
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