La Convention de Faro et la Suisse
Le 8 novembre 2017, le Conseil fédéral a décidé d?engager le processus de ratification par la Suisse de la «Convention-cadre du Conseil de l?Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société» (dite Convention de Faro).
La Convention de Faro estime qu?il faut conserver le patrimoine culturel parce qu?il remplit des fonctions essentielles pour la vie des individus et de la société considérée dans son ensemble. Les signataires sont invités à favoriser la diversité culturelle ainsi qu?à faciliter l?accès et la participation de la population au patrimoine, afin de valoriser son potentiel. Sur le plan politique et législatif, il n?y a là rien de nouveau pour la Suisse. Ces objectifs figurent dans la loi du 11 décembre 2009 sur l?encouragement de la culture et dans le message culture 2016 à 2020. Une ratification de la Convention par la Suisse n?aura ainsi pas de conséquences directes sur les plans juridique et financier.
En revanche, un tel geste mènera à un changement de perspective, subtil certes, mais néanmoins significatif: l?attention se déplacera, passant des objets aux êtres humains. L?accord appuiera les efforts de la Confédération et des cantons en vue d?une politique nationale et globale en matière de patrimoine culturel. Il représentera néanmoins un défi pour l?ensemble de la société: les spécialistes du domaine devront adapter leur manière de procéder à cette nouvelle approche; au niveau politique, il s?agira de mieux tenir compte des aspects sociétaux du patrimoine culturel, en s?attachant désormais plus à la question de la valeur qu?à celle des coûts; enfin, il faudra réussir à transmettre à chacun l?idée que la société toute entière est responsable du patrimoine culturel. Ce sera l?affaire de toute une génération.