Prendrez-vous quelques «pizzoccheri» chinois?
La conservation des races anciennes d?animaux de rente et des variétés anciennes de plantes cultivées n?est pas un passe-temps romantique réservé aux nostalgiques, mais une entreprise tout à fait nécessaire pour préserver notre sécurité alimentaire.
Les «pizzoccheri», ces pâtes si caractéristiques des Grisons, sont traditionnellement confectionnés avec de la farine de sarrasin. Mais en Suisse, on ne trouve plus guère de cultures de sarrasin. Pour cette raison, ce mets traditionnel est aujourd?hui généralement confectionné avec du sarrasin importé, provenant parfois même de Chine.
Le même constat s?impose pour beaucoup d?autres productions agricoles, dont la diversité s?est nettement appauvrie dans les dernières décennies: en Suisse, quelque 60 % des variétés de plantes cultivées et même près de 90 % des races d?animaux de rente ont déjà disparu. Cependant, depuis sa création en 1982, la fondation Pro specie rara est parvenue à sauver un nombre impressionnant de variétés. Ainsi, cette fondation veille aujourd?hui à la conservation de 26 races animales, de 1800 variétés de fruits, de 400 variétés de baies et de 1000 variétés de plantes jardinées ou cultivées en plein champ, sans compter de nombreuses variétés de plantes ornementales.
Nous avons d?excellentes raisons de conserver cette diversité; elle représente en effet une inestimable banque de gènes. Or, ces gènes peuvent être utilisés pour donner naissance à de nouvelles races animales ou à de nouvelles variétés végétales, au cas où celles d?aujourd?hui ne permettraient pas de répondre à de nouveaux besoins ou résisteraient mal à certaines modifications de l?environnement.
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