De l’isolation périphérique sur la cathédrale
Au moment où les autorités politiques donnent enfin les impulsions nécessaires à l’assainissement énergétique du parc immobilier de notre pays, il est primordial de définir une stratégie d’intervention en fonction des qualités architecturales et tectoniques des bâtiments à restaurer. Toutefois, l’on ne peut appliquer les méthodes des constructions neuves à l’ensemble du patrimoine, sans que cela ne pose des questions. Sachant que les monuments classés ne représentent que le 3% du patrimoine bâti, leur assainissement n’aurait que très peu d’influence sur l’amélioration de notre environnement.
Il n’y a donc pas de nécessité absolue d’adapter les monuments historiques. Il est cependant possible d’améliorer la performance environnementale même si l’assainissement énergétique doit pour l’instant se faire ailleurs que sur l’isolation de leur enveloppe. Il faudrait dans ce cas procéder à des transformations légères: isolation des combles et des sous-sols, réparation des fenêtres et changement des verres (plutôt que de leur remplacement pur et simple), remplacement des installations de chauffage. Il faut également se poser la question des nouvelles fonctions que l’on attribue à certains de nos monuments. Il n’est pas très judicieux, par exemple, de vouloir transformer une ancienne prison du XIXe siècle en hôtel luxueux. En revanche, cet espace pourrait très bien convenir pour un centre culturel qui n’aurait pas besoin de chauffage.
Si l’on peut donc conclure qu’il n’y a pas de grandes interventions à faire sur les monuments qui sont classés au patrimoine, la grande difficulté se pose sur les bâtiments moins prestigieux, non protégés, qui font toutefois le caractère et la beauté de nos villes et villages.
Image: Léonard Bender