Modes balnéaires
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le bain et la natation faisaient déjà partie des activités de loisirs et de la culture physique. Ces pratiques amenèrent au développement d’une mode spécifique pour les costumes de bain. Au début, les dames qui osaient se jeter à l’eau s’habillaient, plutôt qu’elles ne se déshabillaient: elles s’enveloppaient dans un large pantalon resserré au-dessous des genoux, souvent bleu foncé, taillé dans un épais coton ou dans de la flanelle, au-dessus duquel elles portaient un corset décolleté, parfois garni de manches courtes ou de petites manches bouffantes. La teinture de ces étoffes résistait mal à l’eau et au soleil; de plus, les tissus ne séchaient que très lentement. Quant aux costumes de bain pour homme, ils ne faisaient pas alors vraiment l’objet d’une mode: à l’armée, on avait des «uniformes de bain», tandis qu’au civil, les hommes portaient un caleçon long et un maillot de coton.
À partir de la fin de la Première guerre mondiale, la mode change pour les dames, tant pour la coupe que pour les tissus. C’est dans la décennie 1920-1930 que le sport commence à être largement pratiqué. La silhouette de la nageuse élégante est alors transformée par une innovation importante: le costume de bain est désormais confectionné en deux parties et coupé à la taille, ce qui permet une plus grande liberté de mouvement, car les tissus ne sont alors pas encore élastiques. C’est au cours des années 1940 que les étoffes élastiques et les fibres synthétiques arrivent sur le marché et c’est en 1946 que l’ingénieur mécanicien Louis Réard invente le «bikini», un costume de bain de deux pièces constitué d’une culotte de dimension réduite et d’un haut taillé comme un soutien-gorge. En 1965, le designer Rudi Gernreich, un américain d’origine autrichienne, fait fureur dans la mode internationale en lançant le costume de bain pour dame d’une pièce, le «bikini topless», ou «monokini». Pourtant, dans les années qui suivent, la mode des seins nus ne parvient à s’imposer ni dans la mode balnéaire ni dans la mode quotidienne.
Image: Archive Birgit Littmann