Le «sanctuaire» helvète du Mormont
Alors que la communauté scientifique s’apprêtait à commémorer le cent cinquantième anniversaire de la découverte de La Tène en novembre 1857, le canton de Vaud mettait au jour en 2006, au sommet du Mormont, de manière inattendue, un site appelé à devenir une référence, au même titre que le site éponyme du Second âge du fer européen; référence non seulement pour l’archéologie des Helvètes du Plateau suisse, entre la fin du IIe et le début du Ier siècle av. J.-C., mais pour l’étude des pratiques rituelles et cultuelles des Celtes en général.
La Section de l’archéologie cantonale vaudoise a dû gérer une nouvelle intervention nécessitant la mise en œuvre de moyens importants, affectés à l’organisation d’une fouille préventive de grande ampleur. Le Musée cantonal d’archéologie et d’histoire de Lausanne de son côté, responsable de la conservation des vestiges exhumés, a dû adapter l’activité de son laboratoire à l’arrivage en masse d’objets, dont il s’agit d’assurer le traitement dans les meilleurs délais.
Cet exemple illustre bien la «chaîne opératoire» de l’archéologie, allant de la gestion de la carte archéologique, du contrôle des projets de grands travaux, à l’exposition du résultat des recherches dans un musée; l’enquête passe par les sondages exploratoires, la fouille préventive suivie de l’élaboration de la documentation recueillie, par la conservation-restauration et les analyses en laboratoire des objets exhumés, et enfin par des études diffusées par le biais de publications scientifiques, études qui permettront en outre de restituer sous une autre forme, notamment par le biais d’expositions destinées à un public élargi, les connaissances acquises. Concernant le Mormont, un tel processus, résolument engagé, n’en est toutefois qu’à son début.
Image: Ariane Piguet, Yverdon-les-Bains