Monuments et normalisation
Les bâtiments anciens, dont la construction remonte à une époque où les conventions en vigueur étaient autres, ne sont pas conformes aux normes d’aujourd’hui. S’il existe des mesures judicieuses dans les normes actuelles pour la conservation des édifices anciens, telles qu’un système d’alarme en cas d’incendie, la plupart des travaux de mise aux normes sont extrêmement coûteux. Dans le cas des monuments historiques, les mesures peuvent même entraîner une perte considérable des caractéristiques patrimoniales.
C’est pourquoi il y a lieu de procéder, dans le cas concret, à une pesée des intérêts en présence. Il s’agit de prendre en compte, pour tous les bâtiments existants, les intérêts publics, documentés par les normes, et les intérêts privés, ainsi que la proportionnalité financière et spécifique à l’affectation. Vient s’y ajouter, dans le cas des monuments historiques, le critère de la valeur de l’objet en tant que témoin du passé; cette valeur est démontrée par l’intérêt public.
Peser les intérêts ne signifie pas donner l’absolue priorité à l’un d’entre eux. L’objectif n’est pas non plus de trouver un compromis dans le sens d’une balance entre deux insatisfactions, mais un équilibre des préoccupations pour le meilleur du monument et de ses usagers. Cet équilibre doit être élaboré par tous les acteurs concernés.
Image: Bernhard Furrer, Berne